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Pénurie de main-d’œuvre : l’état des lieux en France

Pénurie de main-d’œuvre : l’état des lieux en France

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Depuis plusieurs mois, la France et l’ensemble des pays à l’échelle mondiale connaissent une pénurie de candidats aux offres d’emploi. Selon Pôle Emploi, qui tient à jour le compteur des besoins en personnel, près d’un projet de recrutement sur deux est difficile. Andjaro fait le point sur la situation.


Quels secteurs recherchent le plus de collaborateurs ?

Entre janvier et le début du mois d’octobre 2021, les entreprises françaises ont lancé plus de 2,7 millions de projets de recrutement. C’est une belle démonstration de la vitalité de l’économie française malgré le contexte de la pandémie de Covid-19. 

Tous les secteurs sont concernés. Et parmi les métiers qui recherchent le plus de nouveaux collaborateurs, il y a :

  • les viticulteurs et les arboriculteurs (149 070 offres),
  • les agents d’entretien des locaux (113 890 offres),
  • les serveurs de cafés-restaurants (90 900 offres),
  • les aides et employés polyvalents de la restauration (89 510 offres).

À l’inverse, des fonctions rencontrent moins de besoins :

  • les directeurs et inspecteurs d’établissements scolaires (130 offres),
  • les écrivains (160 offres),
  • les contrôleurs et cadres des transports (230 et 250 offres),
  • les agents de maîtrise en fabrication électrique et électronique (260 offres).

Une grande partie de ce volume d’offres s’explique par la présence d'emplois saisonniers. C’est le cas des viticulteurs et arboriculteurs avec 95,9% des postes proposés, ou des serveurs de la restauration pour 67,3% des emplois ouverts au recrutement. Le bon sens pourrait conduire à estimer que ce sont ces métiers qui rencontrent le plus de difficultés de recrutement. En effet, il est permis de penser que les personnes cherchent prioritairement une stabilité de l’emploi et une visibilité de leurs revenus pour échapper à l’insécurité professionnelle. Par exemple : les professeurs du secondaire. L’emploi saisonnier s’avère faible : 11,6% des postes. Et les chefs d’établissement rencontrent peu de difficultés puisque seulement 16,4% d’entre eux peinent à recruter.

Pour d’autres métiers, il y a une corrélation entre intérêt pour un poste et la précarité ressentie. C’est vrai pour les cuisiniers : les emplois saisonniers pèsent pour 53,2% des postes proposés et 49,3% des restaurants qui recrutent indiquent qu’ils font face à des difficultés à embaucher. On retrouve le même phénomène avec les serveurs, où 67,3% des postes à pourvoir étaient des contrats de courtes durées, mais seulement 41,8% des employeurs ont indiqué des difficultés à recruter.

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L’attractivité des métiers au cœur de la pénurie de main-d’œuvre

L'attractivité des métiers se place au cœur de la pénurie de main-d'œuvre. Les aides-soignants illustrent bien cela. Les saisonniers ne représentent que 16,2% des offres et pourtant 67,9% des établissements de santé peinent à pourvoir les postes recherchés. Ici, les conditions de travail, le poids des heures supplémentaires et une rémunération jugée insuffisante pèsent désormais beaucoup plus lourdement que l’utilité du poste et son impact humain.

Et ce n’est pas la situation la plus critique. Dans la R&D informatique et la gestion de projet informatique, la saisonnalité des postes est quasi inexistante (1%). Pourtant 65,6% des SSII ne parviennent pas à accueillir les cadres et ingénieurs dont elles ont besoin. Ici, ce sont les niveaux de stress, l’équilibre vie personnelle/vie professionnelle et la qualité du management qui semblent nuire à l’attractivité. La palme du métier le plus compliqué à recruter revient aux couvreurs et aux géomètres : 8 entreprises sur 10 ne trouvent pas de candidat. Pourtant, ce sont des emplois stables pour respectivement 96,3% et 98,4% des offres. Ici, ce sont clairement les conditions de travail sur le terrain qui rebutent.

À l’inverse, des métiers rencontrent peu de problèmes de recrutement. Parmi eux, il y a les caissiers : seuls 14,8% des acteurs de la distribution déclarent être en difficulté de recrutement, sachant que les emplois limités dans le temps sont à hauteur de 42,9%. En première ligne pendant les confinements, ce métier a connu une forte revalorisation de la part des distributeurs, notamment au niveau de la responsabilité et de l’autonomie accordées. Chez les employés des transports et du tourisme, seulement 1 employeur sur 4 affiche des problèmes d’offres non pourvues, alors que 3 emplois sur 4 sont saisonniers. Ici, le contact humain fortement enrichissant compense largement les contraintes d’exercice du métier.

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La pénurie de main-d'œuvre pose aussi la question de l’attractivité au niveau de l'entreprise : son image, sa localisation, sa politique RH et la réputation de son management sont autant d'aspects qui pèsent. Et une autre dimension vient d’être mise en avant par le gouvernement : la capacité des entreprises à accueillir une personne n’ayant pas les compétences requises et de la former pour qu’elle soit opérationnelle. C’est une démarche d’investissement de moyen terme qui ne permet pas de répondre à l’urgence d’un poste vacant. Alors, pour limiter les départs impromptus, les DRH doivent être attentifs aux signaux faibles annonciateurs d’une insatisfaction. Ne pas en tenir compte ou ne pas apporter une réponse adaptée peut amplifier la problématique de recrutement au détriment de la performance économique.


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