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Difficultés de recrutement : quel rôle jouent les employeurs ?

Difficultés de recrutement : quel rôle jouent les employeurs ?

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Les difficultés de recrutement font partie des préoccupations de cette rentrée. Pour cause, elles touchent aujourd’hui les entreprises de toutes tailles, dans tous les secteurs d’activité. Certains employeurs, pourtant, parviennent à attirer et fidéliser leur main-d’œuvre plus facilement que d’autres. Et si l’entreprise avait sa part de responsabilité dans sa difficulté à recruter ? Une récente étude France Stratégie s’est penchée sur la question. 

Des difficultés de recrutement toujours plus sensibles

La reprise de l’activité économique entraîne une compétition accrue entre les employeurs pour recruter des talents ou pour pourvoir un poste en souffrance.

Selon l’enquête annuelle Besoins en Main-d’Œuvre (BMO) de Pôle Emploi, les entreprises françaises envisagent plus de trois millions de recrutements en 2022, soit une augmentation de 12% par rapport à l’an dernier. Au total, un établissement sur trois a pour projet de compléter son équipe au cours de l’année, contre seulement un sur quatre en 2021.

Dans ces conditions, et sans surprise, les recruteurs font état de complications croissantes pour trouver des candidats intéressés. 58% des recrutements sont jugés « difficiles » par les entreprises en 2022 : cela représente une progression spectaculaire de 13 points en seulement un an. Le phénomène touche l’ensemble des entreprises, de la TPE/PME aux grands groupes. Conducteurs de transports, aides ménagères ou encore menuisiers qualifiés, l'étude de Pôle Emploi identifie les 10 professions ou corps de métier où la difficulté de recrutement est la plus grande :

  • Couvreurs, couvreurs zingueurs qualifiés;
  • Aides à domicile et aides ménagères;
  • Pharmaciens;
  • Chaudronniers, tôliers, traceurs, serruriers, métalliers, forgerons qualifiés;
  • Mécaniciens et électroniciens de véhicules;
  • Carrossiers automobiles;
  • Conducteurs de transport en commun sur route;
  • Plombiers, chauffagistes (ouvriers qualifiés);
  • Infirmiers, cadres infirmiers et puéricultrices;
  • Menuisiers et ouvriers qualifiés de l'agencement et de l'isolation.

Une responsabilité de l’entreprise encore peu prise en compte

Les employeurs sont-ils victimes du contexte global du marché de l’emploi, ou portent-ils une part de responsabilité dans leur difficulté à faire face à la pénurie de main-d’œuvre ? La question est sensible et rarement abordée au sein des organisations.

Les principales difficultés identifiées par les responsables RH sont, en effet, externes à l’entreprise. 86 % des recruteurs interrogés évoquent un nombre insuffisant de candidats,  ou pour 71 % d’entre eux, les profils sont inadéquats.

Les causes strictement internes à l’entreprise, à l’inverse, sont plus rarement avancées : seuls 33% des responsables RH citent les mauvaises conditions de travail proposées, et à peine 23% pointent un déficit d’image en termes de marque recruteur. 15 % évoquent les difficultés d’accès au lieu de travail.

Quels sont les véritables facteurs liés aux difficultés de recrutement ?

Est-il possible de quantifier la part des difficultés de recrutement imputable aux employeurs eux-mêmes ? Le défi a été relevé dans une récente étude économétrique publiée par l’institution gouvernementale France Stratégie en juin 2022.

Sur le plan méthodologique, les auteurs de l’étude ont procédé au croisement de données issues des enquêtes Besoins en Main-d’Œuvre (BMO) de 2019 et 2020 avec des statistiques provenant de sources diverses, dont la Déclaration Annuelle des Données Sociales (DADS).

L’idée consistait à identifier les entreprises partageant les mêmes caractéristiques générales, et à mesurer la variance liée à la difficulté de recrutement. En clair : dans quelle mesure des entreprises comparables ont plus ou moins de difficultés à embaucher, et comment expliquer cette différence ?

Les résultats de l’enquête permettent d’isoler trois types de variables :

  • Les caractéristiques du métier recherché, avec bien sûr un impact plus grand de cette variable concernant les métiers en tension ;
  • Les caractéristiques générales de l’entreprise en matière de taille, de secteur d’activité, de chiffre d’affaires et de turnover ;
  • Les caractéristiques géographiques et l’environnement économique de l’entreprise.

Contre toute attente, les travaux de France Stratégie révèlent que ces trois grands facteurs n’expliquent que 14% de la variance liée aux difficultés de recrutement – respectivement 10,5% pour les métiers recherchés, 1,4% pour le type d’entreprise et 2,1% pour l’environnement géographique et économique.

Conclusion : 86% de la variance peut donc s’expliquer par d’autres facteurs non observables, liés vraisemblablement à « l’activité interne de l’entreprise ». Selon l’étude, les difficultés particulières ressenties par certains employeurs, plus que d’autres peuvent avoir pour origine :

  • La gestion des ressources humaines ;
  • La qualité du management en interne ;
  • La réputation générale de l’employeur ;
  • Les actions spécifiques menées par l’entreprise pour recruter sur les secteurs en tension.

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Quels profils de recruteurs sont les plus en difficulté ?

Une autre étude récente, réalisée cette fois par la Dares apporte un éclairage complémentaire sur la question. Elle démontre que la stratégie de recrutement de l’entreprise peut avoir un impact considérable sur la qualité de l’appariement du point de vue de l’employeur, avec deux profils identifiés :

  • Les recruteurs « exigeants, patients et cherchant peu », le plus souvent tournés vers des métiers non qualifiés, mais en tension, se montrent les plus satisfaits ;
  • Les recruteurs « très exigeants, très patients et investissant beaucoup », plutôt à la recherche de profils très ciblés et en tension, obtiennent eux aussi de bons résultats.

À l’inverse, trois autres profils de recruteurs rapportent des résultats moins positifs et des ruptures prématurées beaucoup plus fréquentes suite à l’embauche :

  • Les recruteurs « flexibles, pressés, cherchant large » ;
  • Les recruteurs « pressés, investissant beaucoup » ;
  • Les recruteurs « très flexibles, très pressés et investissant peu ».

La raréfaction des candidats et des compétences n’est pas une fatalité ! Pour surmonter les difficultés de recrutement, il est essentiel d’accepter le changement de conjoncture au niveau national et de favoriser un recrutement plus collaboratif, associant managers et direction RH. Au-delà, une nouvelle gestion interne digitalisée pourra faciliter la recherche de talents.

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Les points clés à retenir :

  • La hausse des besoins de recrutement induit une compétitivité accrue entre entreprises pour attirer et embaucher.
  • Les difficultés de recrutement d’une entreprise, pour autant, s’expliquent très souvent par des problématiques internes… À vous de jouer !
  • La refonte de votre stratégie de recrutement peut vous aider à embaucher sur les métiers les plus en tension.

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