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Maladies professionnelles : peut-on les prévenir dans le bricolage ?

Maladies professionnelles : peut-on les prévenir dans le bricolage ?

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L’univers professionnel du bricolage connaît une très forte proportion d’accidents, généralement dûs aux tâches manuelles et mécaniques. Ces dernières représentent près de 61% des accidents du travail ! Manipulations, levages, manutentions, chutes, outils tranchants… autant de facteurs qui touchent tous les salariés de ce secteur d’activité. Et encore plus depuis un an, car au-delà de la tendance grandissante autour du bricolage, il faut aussi pallier aux absences par du personnel temporaire. Or, le chef d’entreprise ou le chef d’établissement portent la responsabilité pénale de la sécurité dans l’entreprise. Et les DRH le savent bien.

Comment prévenir les maladies professionnelles et les accidents ?

Pour rappel, les entreprises ont obligation de :

  • prendre toutes mesures de protection, de prévention, d’information et de formation pour assurer la sécurité des travailleurs y compris les travailleurs temporaires
  • d’évaluer les risques pour la santé et la sécurité des salariés dans le choix des procédés, de matériels, de substances chimiques, dans l’aménagement des lieux de travail
  • coopérer entre eux, lorsque les salariés de plusieurs entreprises travaillent sur un même site.

Une bonne pratique peut venir de la mise en place d’une démarche globale de prévention des accidents. Cette dernière implique les acteurs de prévention, notamment les représentants du personnel du Comité Social et Economique (CSE),qui reprend les prérogatives du Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) pour les entreprises de plus de 50 salariés. Une évolution prévue dans la loi Travail.

Cette démarche se décline selon les principes de prévention énumérés par la loi du 31 décembre 1991 :

  • éviter les risques
  • évaluer les risques qui ne peuvent être évités
  • combattre les risques à la source
  • adapter le travail à l’homme
  • tenir compte de l’évolution technique
  • remplacer ce qui est dangereux par ce qui l’est moins
  • donner la priorité aux mesures de protection collective
  • diffuser les instructions appropriées aux équipiers.

Quels organisation et suivi de la sécurité au travail ?

La mise en œuvre d’une démarche de prévention des risques d’accidents et de maladies professionnelles nécessite de planifier. Mais aussi de suivre en temps réel les actions de prévention : techniques, organisationnelles, formation… De la sorte, les DRH et les directeurs opérationnels peuvent s’appuyer sur des personnels complémentaires aptes, si l’entreprise a besoin d’eux en cas de surcroît d’activité ou absence imprévue.

 Pour vérifier que toutes les mesures prises permettent effectivement de limiter les accidents et réduire les maladies professionnelles, la fonction RH a besoin de HR analytics dédiés. Parmi les plus importants à suivre, il y a :

  • le nombre d’accidents du travail
  • le nombre de jours d’arrêt
  • le type d’accidents
  • les zones où se produisent les accidents
  • les heures et les jours
  • les caractéristiques immobilières et mobilières des lieux.

 Grâce à toutes ces informations utiles, les DRH, les managers et les responsables de la sécurité au travail peuvent piloter et évaluer avec justesse et précision la gestion de la prévention dans l’entreprise. Il peut être aussi intéressant de créer un reporting des facteurs d’accident dans l’établissement (état des sols, dénivellation, matières stockées…).

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Quels équipements et formations aux bons gestes sur le lieu de travail ?

Les magasins de bricolage reçoivent du public. A ce titre, ils ont des obligations plus fortes, réunies dans la réglementation ERP. Pour les salariés, comme dans les entreprises de tous secteurs confondus, une signalétique précise et compréhensible par tous, via des dessins notamment, doit être présente sur l’ensemble des locaux. Il faut aussi y adosser le règlement intérieur dans un espace où l’ensemble des salariés se rendent régulièrement.

Ce n’est pas tout et c’est une évidence : les moyens de protection collective doivent exister et leur état de marche vérifié régulièrement par des auditeurs externes habilités. Citons à titre d’exemple :

  • une aération et ventilation générale avec système d’extraction d’air
  • des sols antidérapants, propres, secs étrangers
  • une installation électrique conforme à la norme NF C 15-100
  • un bon éclairage, une ambiance sonore modérée, une bonne température
  • des postes de travail de manutention et des présentoirs équipés d’aide mécanique
  • des sièges et plans de travail réglable
  • des conteneurs de livraison adaptés
  • des postes de travail en caisse ergonomiques et limitant les efforts répétitifs
  • des outils et matériels de bonne qualité technique et maniables par tous
  • une bonne élimination des déchets
  • des équipements de stockage supportant les charges et empêchant la chute.

Parallèlement, les équipements de protection individuelle (EPI),conformes aux normes européennes, peuvent s’avérer nécessaires pour travailler en sécurité. L’employeur a l’obligation de mettre gratuitement à la disposition des salariés les EPI nécessaires et appropriés au poste de travail à la suite de l'analyse des risques qu’il a fait en amont. Ces équipements vont aussi bien aux chaussures, gants ou vêtements de travail, qu’aux lunettes, masques, casques… jusqu'aux exo-squelettes qui arrivent sur le marché.

 Enfin, il y a la formation des salariés aux bons gestes, à l’image de la formation aux préventions des risques physiques (Formation PRAP). En ce domaine, les possibilités sont multiples, de la formation sur les dangers des produits utilisés et sur les moyens de se protéger - comme comprendre les étiquettes -, se former aux premiers secours, à la conduite à tenir en cas d'une blessure cutanée… La formation passe par la connaissance des risques, donc se donner du temps pour les expliquer. Pour certains postes, une certification professionnelle est même obligatoire, sans quoi le salarié ne peut pas travailler sur le poste de travail.

 

L’établissement de fiches spécifiques à chaque risque par poste est à prendre en considération. Non seulement c’est utile pour s’assurer qu'aucun risque n’a été oublié. Mais cela devient primordial pour permettre aux collaborateurs intérimaires ou en CDD, les plus touchés par l’accidentologie, de rapidement adopter les bons gestes et postures physiques. C’est aussi une raison de parvenir à la fidéliser et les employer régulièrement. Avec des employés déjà formés, les risques d’accidents et de maladies professionnelles peuvent singulièrement diminuer. En concomitance, les services RH doivent procéder à une veille des aspects réglementaires et des progrès technologiques. Une visite régulière du site de l’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) vous y aidera. De plus, des outils gratuits très utiles sur la prévention des risques d’accident au travail y sont accessibles.

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